Colloque 2016 | ||||||||
Les problèmes du temps — L'intuition, la mathématique, la mesureColloque organisé par le Conseil scientifique et philosophique de l'Association
Ferdinand Gonseth | ||||||||
Les techniques de la mesure du temps nous émerveillent par les impressionnants degrés de précision qu'elles atteignent. Mais elles recèlent une exigence qui ne manque pas de surprendre les non-initiés en la matière. Quelle est-elle ? — Une personne cultivée ne doute pas du rôle de la mathématique dans la mesure du temps. En revanche, le spécialiste suscitera son étonnement en lui apprenant que, pour franchir un seuil de précision dans la mesure du temps, il est obligé de passer par une démarche philosophique. Celle-ci, de caractère méthodologique, renvoie à l'humain, à l'intuitif, devenant inséparable de la technique et de la mathématique. L'articulation de ce triple aspect, exposée par des intervenants, tous hautement qualifiés en ce domaine, nous montrera, d'une part, l'horizon humain des techniques et des sciences ; d'autre part, l'horizon de créativité et d'objectivité de l'homme. Deux horizons qui s'interpénètrent et constituent, sans se confondre, la rencontre de notre esprit en devenir avec un réel inachevé, autrement dit, notre être au monde. Tel est le but de ce colloque : éclairer notre subtile manière d'être au monde, qui use de moyens théoriques et expérimentaux des plus imaginatifs et des plus ingénieux. [Pierre-Marie Pouget] | ||||||||
Les récents développements de la technique de mesure du temps remettent une fois encore en cause le statut de l'unité de mesure utilisée. La précision atteinte est telle qu'elle surpasse celle avec laquelle l'unité de temps elle-même est définie. Il y a donc une circularité entre l'unité utilisée pour effectuer la mesure du temps et la mesure de l'étalon qui sert de support à cette unité. La levée de cette apparente antinomie, suscitée par la technique la plus avancée, fait appel à la science la plus récente et à la philosophie la plus exigeante. Loin d'être une curiosité méthodologique, le problème posé par cette situation illustre celui de la connaissance scientifique dont on sait, depuis le début du siècle dernier, qu'elle ne se fonde que sur elle-même, qu'elle est donc autoportante, sans pour autant se réduire à un pur scepticisme ni perdre sa remarquable efficacité, ce que seul peut garantir un encadrement méthodologique rigoureux. Le but du présent colloque est d'illustrer l'interaction de ces trois domaines technique, scientifique et philosophique par l'exemple concret posé par la mesure du temps. [Nicolas Peguiron] | ||||||||
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