Ferdinand Gonseth

(1890 – 1975)

Ferdinand Gonseth Ferdinand Gonseth, né à Sonvilier (Jura bernois) en 1890 et mort en 1975, a enseigné les mathématiques à l'Université de Berne, puis à l'École Polytechnique Fédérale de Zurich. Mais dès le début de sa carrière, il s'est intéressé aux fondements des mathématiques, à la philosophie des sciences et à la théorie de la connaissance. Ses principaux ouvrages sont :

  • Les fondements des mathématiques (1926/1974)
  • Les mathématiques et la réalité (1936/1974)
  • Déterminisme et libre arbitre (1944)
  • La géométrie et le problème de l'espace (1945-1956)
  • Le problème du temps (1964)

auxquels il faut ajouter des manuels d'enseignement des mathématiques ainsi que de nombreux articles et conférences. Il a ainsi constitué une pensée originale, appelée idonéisme ou aussi méthodologie ouverte, pensée qui refuse de se laisser enfermer dans des a priori dogmatiques et exige une totale ouverture à l'expérience.

Cependant, ses préoccupations ne se sont pas cantonnées dans ce cadre relativement restreint. À la fin de sa vie, Gonseth s'est tourné vers les sciences humaines; il a tenté d'appliquer à un domaine plus vaste, en particulier en linguistique et en morale, une méthodologie rigoureuse qui a fait ses preuves dans le domaine des sciences dites exactes.

Ferdinand Gonseth n'a pas seulement marqué son époque par ses écrits; il a eu un grand nombre d'élèves, d'assistants, de disciples avec lesquels il a toujours aimé dialoguer et sur lesquels il a exercé une durable influence.

Il a enfin créé en 1945, avec Gaston Bachelard et Paul Bernays, Dialectica, une revue de philosophie de la connaissance de renommée et de diffusion internationales.

Par lui-même

Né à Sonvilier, le 22 septembre 1890, j'étais le huitième de neuf enfants. Ma sœur Nadine écrit de moi dans ses souvenirs que j'étais un enfant silencieux, qu'on voyait toujours lire, à moins qu'il ne parte pour aller se promener en forêt.

J'ai fait mes études secondaires à St-Imier, ne sachant au fond pas ce qu'on allait faire de moi. Je restai le seul élève d'une classe de tertia où je bénéficiai du meilleur des enseignements : je veux dire qu'on m'y laissait en tête à tête avec mes livres et spécialement avec mes livres de mathématiques. On se décida à m'envoyer au gymnase de la Chaux-de-Fonds, en section scientifique, malgré un certain goût pour le latin. Les raisons de ce choix ont été très extérieures; j'étais d'une myopie si extrême qu'elle excluait tout genre d'études où l'on se serait servi du microscope et autres instruments exigeant une vue normale. D'autre part, je ne réussissais pas mal en mathématiques. Le choix était donc facile: je deviendrais professeur en cette branche.

Mais les choses n'allèrent pas toutes seules : vers la fin de mon gymnase, je fus atteint tout d'abord d'une choroïdite centrale à l'œil droit, puis d'un décollement de rétine à l'œil gauche, qui ne me laissèrent pas plus d'un dixième de vision. Il n'était pas question que je termine mon gymnase et que je passe les examens de maturité; j'eus la chance d'avoir affaire à une commission très bienveillante; on m'accorda le baccalauréat sans autre forme de procès.

Enfin, en octobre 1910, j'entrai à la section IX de l'EPF de Zurich. Mais ma vue ne s'était guère améliorée. Mes études se firent selon le rythme suivant : j'écoutais les cours sans prendre de notes; je rentrais chez moi pour tenter d'en retrouver la substance et je faisais mes exercices également de tête, avant de les rédiger d'une traite. Chez moi, il y avait toujours un piano que je traitais aussi de façon assez spéciale.

F. Gonseth : Mon Itinéraire philosophique
[4e page de couverture]

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Mise à jour : 2009-01-02