Les réflexions que j'ai menées tout au long de mon ministère pastoral en
France et à Genève ainsi que de mon enseignement à la faculté de théologie de
Genève ont confirmé ma conviction : la théologie s'est peu à peu marginalisée
(s'est exclue de la modernité) à force de persister dans deux conduites
aujourd'hui totalement dépassées. D'une part, la défense des héritages
confessionnels et les polémiques théologiques à l'intérieur de la Chrétienté.
De l'autre, la défense plus ou moins apologétique du dogme contre le phénomène
de sécularisation et notamment la pensée scientifique.
J'ai donc l'intention de tenter un discours théologique non-confessionnel
(d'une catholicité vraiment œcuménique) et sans arrière-pensée apologétique
face à un essor scientifique, actuellement plus stimulant que redoutable (qui
offre une instrumentation plutôt qu'une résistance à la réflexion théologique).
Bref, dépasser les conflits interconfessionnels et science-foi désormais hors de
propos.
[Bernard Morel]