Le modèle et l'analogie

4 Introduction

Comment les mots prennent-ils leurs significations ? Comment les façons justes de parler s'installent-elles ? En particulier, comment un emploi correct des mots «concret» et «abstrait» peut-il être suggéré ?

Au cours des premiers chapitres, nous avons montré que ces vocables ont indéniablement des significations opposées, mais que le caractère de cette opposition n'est pas rendu avec exactitude par la conception traditionnelle qui met un abstrait préexistant (comme une essence) en face d'un concret prédéterminé (comme une réalité toute faite). Pour accompagner efficacement la pensée scientifique dans son évolution, cette opposition doit se faire plus souple, plus circonstanciée. Elle doit se dialectiser sous la pression de l'expérience en cours.

Tout ce qui précède, dans ce quatrième chapitre, peut être envisagé comme un essai de préciser les rapports à établir entre l'abstrait et le concret, de façon que ces rapports conviennent à l'horizon de connaissance qui s'est dégagé de notre longue discussion. Ce que nous avons fait et ce que nous continuons à faire peut se résumer en ces mots :

Installer une dialectique idoine du concret et de l'abstrait. La notion de schéma est une clef de cette dialectique. Ce n'est pas la seule. C'est tout un langage que nous établissons en le pratiquant. Nous voulons y faire entrer maintenant la notion de modèle.

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Mise à jour : 2005-09-20