«La réalité du monde se présente à nous
comme organisée à différentes échelles, comme
structurée selon un grain plus ou moins fin, mais [...] elle ne se donne
pas à nous dans sa structure ultime». Ferdinand Gonseth s'inscrit
dans la perspective d'une exploration du réel ouverte à une
stratification et une complexité croissantes. Ces «horizons de
réalité», qui se dérobent à mesure qu'ils
s'affinent, ne nous livrent ainsi que des contours provisoires.
Une objectivité aussi multiforme ne peut être
appréhendée par des structures abstraites et exhaustives, des
structures plaquées telles quelles sur une réalité
considérée comme monolithique. Gonseth récuse tout
formalisme fondateur. La théorie et l'expérience ne se
développent que l'une par rapport à l'autre, sans garantie de
validité a priori. Il s'agit, pour Gonseth, d'un mouvement dialectique
par lequel l'abstrait est couplé au concret et le détermine autant
qu'il s'ajuste à lui. Dès lors, sa méthodologie des
sciences est résolument orientée vers l'efficacité de
l'expérience et la marche réelle des réalisations
scientifiques.
Ce recueil d'articles présente l'œuvre générale de
Gonseth et plus particulièrement ses travaux consacrés à la
géométrie. Les contributions sont regroupées selon quatre
approches : la philosophie de la connaissance, le problème de l'espace,
la comparaison avec d'autres épistémologistes, la portée
actuelle de la pensée de Gonseth. L'ouvrage est assorti d'une
bibliographie complète des publications du philosophe.
[4e page de couverture]