Il y a quelques années, le Fonds Gonseth déposé à
la Bibliothèque cantonale et universitaire de Dorigny-Lausanne
était plus ou moins bien ordonné et surtout incomplet. Un premier
travail a consisté à mettre de l'ordre dans ce Fonds et à
le compléter en faisant venir tout document manquant par le service de
prêt interurbain. Certaines bibliographies parues dans Dialectica et
notamment le rapport établi par François-E. Noseda m'ont permis
de déterminer les lacunes et de constituer un dossier sans faille; du
moins pour les livres, les ouvrages didactiques, les préfaces de livres,
les travaux consacrés à la géométrie et à la
physique et enfin les articles de philosophie des sciences qui ont
été publiés dans un assez grand nombre de revues.
Suite à ces travaux préliminaires, j'ai lu ou relu d'une part
les livres de Gonseth et d'autre part les 165 articles de philosophie des
sciences. Ce faisant, il m'apparut que pour connaître la pensée
gonsethienne il ne suffisait pas d'étudier les ouvrages parus de
1926 à 1975, mais encore de s'inspirer des textes dispersés dans
les revues à partir du premier document qui date de 1928 : Sur le
rôle de l'axiomatique dans la physique moderne jusqu'au dernier qui
était destiné à L'Enciclopedia dell'Novecento :
Epistemologia, dont le «manuscrit» en français a été
établi par Gonseth quelques mois avant sa mort survenue le 17
décembre 1975.
Grâce à une vision de synthèse, je puis témoigner
que l'œuvre du philosophe manifeste à la fois unité et
cohérence. Pour l'élaborer, il conservait en lui-même – du
moins, il le semble – un fil conducteur qui l'amenait à insister parfois,
à préciser et à corriger, à revenir sur tel aspect
délaissé, puis à passer plus loin en demeurant toutefois
dans le sillon ouvert. À cet égard, l'entrelacs des livres et des
articles est significatif. Par exemple, après avoir publié en
1926 : Les Fondements des mathématiques et avant de sortir de presse en
1936 : Les Mathématiques et la réalité, Gonseth a
élaboré une dizaine d'études dont certaines reprennent les
thèmes du premier ouvrage et dont les autres annoncent déjà
le contenu du deuxième. D'autres textes font écho à
Qu'est-ce que la logique ?, à Philosophie
mathématique de 1939, à La Géométrie et le
problème de l'espace, à Philosophie mathématique
de 1950, etc.
Pour permettre au chercheur de saisir l'œuvre gonsethienne dans toute
son ampleur, j'ai décidé d'établir le présent
document. Il réunit l'ensemble des Sommaires des 165 articles de
Gonseth. Pour les rédiger, je me suis imposé la discipline de
tenir compte au mieux de la densité des contributions en faisant parfois
un exposé très bref et parfois un résumé plus
fouillé en respectant toutefois les dimensions d'une page. Le lecteur de
ces Sommaires se fera une première idée des thèmes
développés par Gonseth; il y verra soit des compléments aux
ouvrages connus, soit des développements inédits, soit des
éditoriaux de Dialectica qui ont été composés en
situations concrètes.
Les articles que Gonseth a fait paraître après la sortie de
presse, en 1964, de son livre : Le Problème du temps méritent une
attention toute particulière; on en dénombre 45 et chacun d'eux –
ou peu s'en faut – se fait le témoin d'un élargissement de la
philosophie gonsethienne. Le Référentiel, qui a paru en
1975, souligne cet élargissement, mais il n'en donne par toute la
mesure.
Mon espoir ? Que le travail fourni puisse rendre service à tous ceux
qui voudraient approfondir la pensée de Gonseth. Tel ou tel sommaire les
mettra peut-être en état de réceptivité; grâce
au système de références choisi en fonction du classement
imposé par le Fonds Gonseth, ils pourront aisément consulter les
textes originaux et mener leur propre recherche en connaissance de cause.
Je ne saurais mettre un terme à cette introduction, sans adresser de
vifs remerciements à Monsieur François Bonsack, secrétaire
de l'Association Ferdinand Gonseth, qui m'a prêté main forte pour
établir les sommaires des articles que Gonseth avait
rédigés en allemand.
[Introduction]