D'après un document inséré dans le Fonds Gonseth de la Bibliothèque cantonale
et universitaire de Dorigny-Lausanne, Ferdinand Gonseth avait l'intention en
1974, un an avant sa mort, de publier un livre consacré à l'épistémologie; à cet
effet, il a laissé quelques textes épars. Dans l'impossibilité d'en tenir
compte selon la lettre, il valait la peine de s'en inspirer selon l'esprit. Car
l'idée de diffuser un ouvrage témoignant du souci que Gonseth avait, sa vie
durant, de dégager des thèmes en rapport avec le problème de la connaissance
méritait de trouver une réalisation. Comment passer à l'acte ? Sous l'optique
de la philosophie ouverte, c'est-à-dire évolutive, une épistémologie ne peut
être qu'ouverte elle aussi, c'est-à-dire datée. En choisissant une palette des
meilleurs articles de Gonseth – le premier de 1932 et le dernier de 1975 – le
chercheur parvient à respecter l'option d'ouverture, à dégager les multiples
facettes de l'épistémologie gonsethienne, à montrer qu'elles résultent d'une
diversité de points de vue.
Ainsi, par cet ouvrage, on rencontre un Gonseth qui se fait tour à tour :
mathématicien-physicien, lecteur de Kant, phénoménologue et existentialiste,
méthodologiste du langage, historien des sciences, admirateur de l'épistémologie
génétique de Piaget, porte-parole de la philosophie ouverte, méthodologiste de
la morale, et sans cesse épistémologue. Variété dans l'unité ! On discerne
chez l'auteur un refus de toute considération délirante et une volonté de se
faire comprendre de l'honnête homme du XXe siècle.
[4e page de couverture]