L'homme qui, par la réflexion ou par l'action, prend part à l'évolution des
civilisations du XXe siècle, se trouve confronté aux problèmes que posent
sciences et arts, morale et foi. Est-il possible de les aborder en suivant une
démarche fiable ?
À cet égard, les études qui constituent ce livre nous proposent quelques
repères à valeur universelle bien qu'actuelle. Certes, Gonseth n'y tient pas le
discours des sciences, de la morale ou de la foi. Sa préoccupation est celle du
méthodologiste; elle l'amène à méditer sur les fondements et l'incite à
rechercher, en chaque domaine, des instances de légitimité que tous puissent
accepter.
Il opte donc pour une théorie des mathématiques et des sciences de la nature
sans jamais oublier que ces disciplines sont étroitement liées à l'homme qui les
pratique.
En sciences humaines, il choisit un cheminement qui l'amène à dire : non au
vide moral, non à l'absence de tout référentiel moral de société, oui à
l'existence des éthiques essentielles favorisant l'ouverture et les remises en
question.
Enfin, pour Gonseth, il n'existe aucun forum d'authenticité susceptible de se
prononcer sur la légitimité de la foi aujourd'hui : le lieu où ce problème peut
trouver sa solution, c'est le domaine des univers conjoints de la subjectivité
et de la socialité. Est-il alors possible de se prononcer avec fermeté en cette
matière ? L'affirmation de foi n'est pas objet de démonstration, mais affaire
de témoignage. Pourtant, ce qu'il importe de reconnaître, c'est qu'il n'existe
rien au monde qui puisse compenser, pour la créature, l'annulation progressive
de toute foi...
Telles sont les perspectives envisagées dans cet ouvrage dont le mérite est
de mettre en évidence le jeu conjugué de l'objectivité et de la subjectivité
dans les divers engagements de la personne humaine.
[4e page de couverture]